L’opium

TYPE PRINCIPAL

L’opium peut être considéré comme appartenant au groupe des “narcotiques”. Il peut également être appelé “opioïde”, substance stimulant les récepteurs opiacés du cerveau.

L’opium est tiré du liquide blanc laiteux provenant de la gousse de la plante de pivot. Séché, ce liquide forme un latex jaune-brunâtre, riche de plusieurs composés chimiques telles la codéine et la morphine. Après traitement, il peut ressembler à un bloc de résine de couleur brune à noire, ou à une poudre brune. La drogue est presque exclusivement mélangée à du tabac et fumée, mais peut également être injectée ou ingérée.

L’histoire de l’opium remonte à des millénaires. Il a été prouvé que de nombreuses civilisations anciennes, y compris les civilisations Grecques, Romaines, Assyriennes ainsi que l’Empire Persan, ont toutes utilisé de l’opium, souvent afin de soulager les douleurs lors d’opérations chirurgicales. L’opium a été utilisé dans ce contexte médical pendant des siècles, avant que d’autres drogues comme la morphine deviennent des analgésiques de premier choix.

Dans la Grande-Bretagne du 18ème siècle, l’opium était le traitement de choix pour un certain nombre de troubles comme l’insomnie et la psychose. Des pilules d’opium étaient communément utilisées par l’Armée de l’Union pendant la Guerre de Sécession.

L’usage récréatif de l’opium prend sa source dans la Chine du 15ème siècle. Pendant les siècles suivants l’usage récréatif s’est développé dans le pays, en dépit de son interdiction en 1729. Le commerce de l’opium pour les Britanniques était exclusivement avec la Chine, qui avait le monopole sur la production et export d’Inde. La décision du Gouvernement Britannique de maintenir cette activité en dépit de la prohibition chinoise a donné lieu à une série de «Guerres De L’Opium» vers le milieu du 19ème siècle.

A l’aube du 19ème siècle, les composés chimiques de la morphine et de la codéine ont été isolés avec succès à partir du pavot, La possibilité de calibrer de façon précise le dosage de ces drogues pour injection intraveineuse a fait d’elles un analgésique instantanément préféré à l’opium, rendant ce dernier obsolète d’un point de vue médical.

Le début du 20ème siècle a vu l’opium devenir une substance interdite dans de nombreux pays à travers le monde. Actuellement, le plus gros producteur illicite d’opium est l’Afghanistan.

AUTRES TYPES

Le «Laudanum», également connu sous le nom de «Teinture D’Opium» est une suspension de poudre d’opium dans une solution d’alcool. C’était une drogue populaire dans la Grande Bretagne du 19èmesiècle, où elle était en vente libre et formait la base de nombreux médicaments.

Ce type de préparation d’opium est de nos jours utilisé le plus souvent pour soulager les symptômes de sevrage des bébés nés d’héroïnomanes.

L’héroïne est une drogue illégale, un dérivé «semi-synthétique» de l’opium. L’héroïne est un dérivé de la morphine (l’un des composés chimiques ou alcaloïde de l’opium), et ses effets sont beaucoup plus forts.

L’opium en lui-même est connu sous de nombreux sobriquets, tels que Big O, O.P, Hop, Skee, Midnight oil, Joy Plant, Pen Yan, Tar, Hillbilly Heroin, Block et Black Stuff.

PRINCIPAUX EFFETS

En dépit de l’euphorie initiale que l’opium peut causer chez les usagers, qui peut se poursuivre par un sentiment de bien-être général suivi de somnolence, la drogue peut avoir des effets dévastateurs sur le court et long termes. L’un des effets de l’opium est le ralentissement de la respiration chez l’utilisateur, pouvant conduire à une perte de conscience ou à la mort, en particulier à doses importantes. Un manque de coordination, altération du jugement et sensation de détachement émotionnel sont des effets secondaires reconnus de cette drogue, ainsi qu’une constipation chronique.

D’autres effets de l’opium incluent une agressivité prononcée, des démangeaisons sur le corps entier, des mictions plus fréquentes, une déficience visuelle et une transpiration incontrôlable.

Utilisé en conjonction avec des antidépresseurs, l’opium a des conséquences sévères voire mortelles. Alcool, barbituriques et antihistaminiques sont des dépresseurs du système nerveux central qui, si pris avec de l’opium, peuvent entrainer une hyperventilation pouvant mener à la mort.

Une utilisation d’opium sur le long terme développe chez l’utilisateur une tolérance à la drogue, signifiant qu’il devra augmenter la dose s’il souhaite continuer à obtenir le même effet, augmentant ainsi le potentiel de surdose fatale, ou overdose. Le manque d’appétit associé à l’utilisation de drogue ainsi que les vomissements dont souffrent les utilisateurs peuvent également mener à une importante perte de poids, qui en elle-même peut avoir de graves conséquences sur la santé de l’utilisateur.

L’opium est une substance extrêmement addictive, signifiant que les utilisateurs peuvent très facilement en devenir dépendants et subir des symptômes de sevrage extrêmement désagréables et débilitants lorsqu’ils essaient de réduire leur prise ou d’arrêter totalement.

PAYS PRODUCTEURS

L’Afghanistan produit la plus large proportion d’opium illicite au monde. Depuis la chute du régime Taliban en 2001, la production n’a cessé de croitre, jusqu’au point où plus de 90% de l’opium mondial peut être considéré comme dérivé de pavots d’opium cultivés sur le sol Afghan. Le pays constitue la partie la plus important du «Croissant D’Or», partie de l’Asie dans laquelle la production d’opium est florissante, comprenant également le Pakistan, un autre pays producteur d’opium, et l’Iran qui joue un rôle important dans la consommation et le transport de cette drogue.

En plus du Croissant D’Or, on trouve également le Triangle D’Or, formé du plus gros producteur en Asie du Sud Est, Le Myanmar (autrefois Birmanie) ainsi que le Vietnam, La Chine et le Laos. Le Myanmar est le second plus gros producteur d’opium illicite après l’Afghanistan. Des trafiquants de drogue sans scrupules ont coordonné la production et l’approvisionnement d’opium dans le pays depuis de nombreuses années, en dépit des efforts du gouvernement du Myanmar visant à éradiquer la production de cette drogue. La culture d’opium est principalement centrée dans la région de l’Etat de Shan.

En Afghanistan, les principales transactions d’opium ont lieu dans les provinces d’Helmand et Kandahar, à la frontière du Pakistan. Le trafic d’Afghanistan vers l’Iran transite principalement par le Pakistan.

L’opium est ensuite le plus souvent transformé en son dérivé le plus puissant, l’héroïne, avant d’entrer en Europe. Ceci s’explique en partie par le fait que l’héroïne est moins volumineuse que l’opium et donc plus facile à faire passer clandestinement. L’héroïne fait généralement son entrée en Europe par la «Route Des Balkans» (via la Turquie) ou la «Route du Nord» (via la Russie).

Le Mexique est un important producteur d’opium illicite, et tous les indicateurs indiquent que sa production est en constante augmentation. Comparé aux autres pays mentionnés ci-dessus, la surveillance de cette culture d’opium au Mexique est moins soutenue, et il est donc difficile de déterminer son rôle exact dans la production d’opium.

Le Guatemala est un autre pays cultivant d’importantes quantités d’opium destiné au trafic de drogue mondial. En 2005, le Guatemala a consacré pas moins de 100 hectares de ses terres à la culture exclusive du pavot d’opium. L’étroite proximité de ce pays avec le Mexique, ainsi que l’importante corruption présumée de l’Etat peuvent être considérées comme les principales raisons de l’augmentation de la culture de l’opium et autres drogues au Guatemala au cours de ces dernières années.

En plus de ces pays reconnus comme producteurs illégaux d’opium, les rapports faisant suite aux programmes d’élimination des champs de pavot indiquent que la culture du pavot existe dans de nombreux autres pays. Il est estimé qu’une importante part de production illégale a par exemple lieu en Inde et en Colombie.

Il faut ajouter aux pays cultivant illégalement de l’opium ceux cultivant légalement, conformément aux traités internationaux liés à la drogue. La Turquie et L’inde sont des exemples de pays ayant légalisé cette production dans le but de freiner la production illégale. L’objectif final est d’inhiber la synthèse d’opium en héroïne et de la remplacer par une exploitation légale du pavot à des fins légitimes dans l’industrie pharmaceutique, principalement pour la production de codéine et de morphine. Les méthodes utilisées dans le traitement du pavot à des fins légitimes sont significativement différentes de celles utilisées dans la production illégale, facilitant ainsi la surveillance de leurs sites de production.

Ceci est un exemple parmi d’autres des façons par lesquelles les gouvernements au travers le monde tentent de freiner la production illégale d’opium. Pour nombre d’agriculteurs démunis en Afghanistan et autres pays, le gain financier associé à la culture d’opium est trop important pour être ignoré, malgré les tentatives répétées par divers gouvernements d’interdire la culture de cette plante. Délivrer des permis et licences aux agriculteurs passant d’une exploitation illégale à une exploitation destinée au marché pharmaceutique permettra on l’espère de réduire la quantité d’opium illégal produite.

Néanmoins, la concentration des efforts pour encourager la culture légale de l’opium a ses propres inconvénients. Au cours des 10 dernières années, par exemple, on a pu voir des signes montrant que le visage de la production d’opium a changé de façon significative, avec les trafiquants d’opium se concentrant désormais vers l’Inde: la culture d’opium y étant légale, cela représente une opportunité non négligeable pour une exploitation illégale.

FAITS ET STATISTIQUES

FAITS:

De tous les opiacés, l’opium est la forme la moins raffinée et la moins puissante. Il est préparé en incisant superficiellement la capsule mûrissante du pavot, et en laissant son liquide laiteux couler et durcir en une gomme collante à la surface de la plante. Ce latex jaunâtre est ensuite raclé et séché une nouvelle fois pour constituer de l’opium brut. Voici les faits principaux que vous devez connaitre à propos de l’opium:

  • L’utilisation d’opium remonte à des millénaires
  • L’opium était fréquemment utilise comme analgésique jusqu’au développement de la morphine.
  • Il peut être fumé (le plus souvent avec du tabac), injecté, inhalé ou ingéré
  • Son apparence sur le marché est celle d’une poudre brunâtre, ou d’un bloc souple de couleur foncée
  • Il est extrêmement addictif, et une tolérance se développe très rapidement.
  • Les utilisateurs doivent augmenter leur dosage pour obtenir un effet comparable à celui de la dose précédente.
  • Les symptômes de sevrages incluent entre autres: nausées, transpiration, démangeaisons, bâillements and frissons.
  • Le processus de sevrage de l’opium est plus douloureux et dure plus longtemps que celui de l’héroïne.
  • L’opium contient de nombreux autres composés chimiques appelés alcaloïdes, dont la morphine et la codéine.
  • Le Laudanum, ou Teinture D’Opium, est une solution d’opium pur suspendu en alcool.
  • Il existe un risque important de décès en raison de l’hyperventilation causée par la prise d’opium en même temps que d’autres drogues ayant des effets dépresseurs sur le système nerveux central.
  • Les effets d’une surdose ou overdose d’opium sont: respiration lente et superficielle, spasmes, désorientation, perte de conscience, coma et mort.
  • Les programmes de réhabilitation et de désintoxication sont les meilleurs moyens de briser la dépendance à l’opium, mais les douloureux symptômes de sevrage sont inévitables.

STATISTIQUES:

  • Il est estimé que plus de 5.000 tonnes d’opium ont été produites dans le monde entier en 2002, et plus de 7.000 tonnes en 2006.
  • Avantque le gouvernement Taliban n’en interdise la production en 2000, l’Afghanistan était responsable de 70% de la production mondiale d’opium. Pendant cette prohibition, la production a chuté de 94% à environ 74 tonnes par an.
  • En 2007, l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC) a publié un rapport sur la production d’opium en Afghanistan. Il y est dit que 193 hectares de terre du pays étaient utilisés pour la culture du pavot. La récolte a produit plus de 8,000 tonnes d’opium brut, représentant environ 93% de l’héroïne mondiale.
  • En 2010, l’Afghanistan produisait encore 90% de l’opium dans le monde.
  • Le report de l’UNODC en 2007 estimait que plus de 3 millions d’Afghans étaient impliqués dans la culture, traitement ou commerce d’opium; et que l’opium produit en Afghanistan était responsable de la mort directe ou indirecte de plus de 100.000 personne de par le monde.
  • La majeure partie des décès causés par la consommation directe d’opium ont été estimés se produire le plus fréquemment en Inde, Chine et Asie du Sud-Est – des marchés de plus en plus importants de cette drogue. En 2007, le gouvernement Afghan a déclaré que plus d’un million de personnes dans le pays étaient dépendantes â l’opium, ce qui représentait environ 3.7% de la population totale. En 2010, cette proportion était estimée à 1.5 million sur une population totale de 30 million.
  • En 2007, les agriculteurs Afghans ont gagné environ un milliard de dollars US de leur récolte d’opium, environ 13% du PIB du pays.

SIGNES DE DÉPENDANCE

Les utilisateurs habituels d’opium peuvent souffrir de perte de poids et malnutrition, en raison de la nature anorexigène de cette drogue et de ses effets vomitifs.

Les opiomanes ont très souvent exclusivement intéressés par leur quête de la drogue, à l’exclusion de tout autre centre d’intérêt. Par conséquent, un opiomane peut perdre tout intérêt quant à sa tenue vestimentaire, apparence générale et hygiène corporelle.

Un utilisateur d’opium aura souvent une pression artérielle trop basse et des troubles respiratoires, en particulier si la drogue est fumée.

Une libido réduite est également un signe d’utilisation d’opium. Bien que l’effet initial de l’opium soit d’augmenter le désir sexuel, une utilisation au long terme a pour effet général un intérêt réduit pour le sexe.

Les utilisateurs d’opium peuvent également se détacher de leurs amis et de leur famille. En raison du sentiment de détachement émotionnel créé par cette drogue, les relations personnelles perdent toute leur signification aux yeux de l’utilisateur.

La consommation d’opium se traduit par un resserrement des pupilles de l’utilisateur qui apparaissent très petites. Une personne sous opium peut se gratter fréquemment: les démangeaisons sont un des effets secondaires de cette drogue. Une somnolence et un endormissement soudain sont également des signes extérieurs de consommation d’opium, ainsi que des périodes soudaines d’hystérie ou d’activité maniaque. Un consommateur d’opium peut également transpirer abondamment, et apparaitre confus ou désorienté.

Les narines d’un consommateur inhalant régulièrement de l’opium sont susceptibles de devenir rouges et douloureuses. En cas d’injection, les marques d’aiguilles sont visibles sur le corps, le plus souvent sur les bras, les chevilles, l’aine ou derrière les genoux.

TRAITEMENTS

La désintoxication est la première étape du traitement de la dépendance à l’opium. Cela implique de débarrasser le système de la personne de toute trace de drogue, premier pas vers le sevrage de la dépendance physique. Ce processus dure généralement plusieurs jours, pendant lesquels le toxicomane va rencontrer de sévères symptômes de sevrage incluant insomnie, diarrhée, vomissements, frissons, spasmes musculaires et douleur chronique.

Comme pour les héroïnomanes, l’opioïde synthétique méthadone est parfois utilisé afin de sevrer le toxicomane d’opium, mais en raison de la nature addictive de la méthadone elle-même, cette option est rarement utilisée en dehors des cas extrêmes. Prescrire un médicament ayant des effets similaires à ceux de l’opium est appelé «thérapie de remplacement».

Une fois la dépendance physique surmontée par le toxicomane, il demeure toujours une très forte dépendance psychologique. Les centres de traitement recommandent que les toxicomanes se remettant d’une dépendance à l’opium restent à leur charge pendant au moins un mois, voire plus, afin de pouvoir bénéficier d’une période prolongée de soutien psychologique une fois que le sevrage physique est effectué. Les séances de thérapie peuvent durer plusieurs mois, et les toxicomanes sont encouragés à joindre ce que l’on appelle les programmes «12 Etapes», dans lesquels de groupes de toxicomanes partagent leurs expériences au sujet de la dépendance, ainsi que leurs progrès dans leur quête de sobriété.

Une thérapie comportementale ou cognitive peut également être utilisée dans le cadre de sessions individuelles afin d’apprendre au toxicomane à modifier les modèles comportementaux associés à la prise de drogue. Il se peut que des problèmes ayant conduit le toxicomane vers la drogue soient identifiés dans sa vie privée, et de nouvelles façons de gérer ces problèmes sont ainsi abordées pendant les séances de thérapie.

Un toxicomane peut se faire prescrire certains médicaments par un médecin afin d’être aidé à mener une vie sans opium. La Naltrexone est l’un de ces médicaments souvent utilisé dans le traitement des alcooliques ou de ceux ayant développé une dépendance à l’opium ou ses dérivés opiacés. Cette molécule est le plus souvent utilisée dans le cadre du traitement d’un toxicomane ayant déjà rechuté dans le passé. Un médecin peut également prescrire une forme d’antidépresseur a un patient se remettant d’une addiction à l’opium; ce peut être le cas lorsque ce sont des problèmes de dépression qui ont mené le patient vers son addiction à la drogue, ou lorsque la perspective d’une vie sobre et sans drogue déclenche chez le toxicomane une anxiété aigue.

Une personne tentant de surmonter une dépendance à l’opium a devant lui un certain nombre de choix pour obtenir une aide professionnelle, incluant certains programmes confessionnels et religieux, traitement clinique et thérapie psychologique, mais le traitement clinique est de loin le plus efficace. En raison de la force de la dépendance a l’opium, et le la douleur extrême associée au sevrage, il est peu probable qu’un toxicomane parvienne a s’auto-sevrer et à briser sa dépendance à l’opium sans soutien clinique.

Pendant leur traitement, les toxicomanes ne sont pas autorisés à utiliser d’analgésiques au cours de la phase initiale de désintoxication, faisant de celle-ci une étape cruciale dans la tentative du toxicomane de surmonter sa dépendance. C’est une étape pendant laquelle les toxicomanes peuvent rechuter et retourner vers l’opium, mais parvenir à dépasser ce stade permettra d’accroitre considérablement les chances d’un opiomane de se d’arrêter la drogue pour de bon.